Zwalé: la couleur électro-pop

Depuis plus de dix ans, Zwalé trace sa route en marge des sentiers battus, avec un style à mi-chemin entre le street art et le pop art. Autodidacte et intensément expressif, il donne vie à un monde saturé de couleurs, peuplé de créatures tordues, de symboles absurdes et d’émotions crues. Dans son univers, les fruits s’éclatent , les objets pleurent, tout se déforment dans un maelströms coloré. Chaque œuvre est une explosion visuelle.

On a plongé dans cet univers vibrant et dissonant, entre sueur, larmes et traits d’humour bien acide — bienvenue dans l’esprit de Zwalé.

Peux-tu nous raconter ton parcours qui t’a amené jusqu’à aujourd’hui à la peinture et l’illustration ?

La peinture n’a pas vraiment fait partie de mon enfance, et je n’ai pas de formation dans les domaines de l’art non plus, mis à part les basiques cours d’art plastique qu’on a tous et toutes suivis au collège. 

Cette passion m’est venue plus tardivement pendant mes études supérieures en sciences. J’ai d’abord dessiné sur les bords de feuilles, un peu, puis quotidiennement. Mes dessins ont ensuite commencé à déborder sur les tables et, parfois, je dois l’avouer, sur les murs…

Et un jour ma sœur, qui est architecte, était en train de peindre, j’ai instinctivement piqué quelques-uns de ses pinceaux pour poser à plat ces gribouillis. Depuis, cette passion ne m’a plus lâché.

Dans quelle condition te places-tu pour créer ? Un endroit particulier (atelier, cuisine, etc…) ? Une ambiance particulière (musique, gâteaux à portée de main) ? etc …

Je me suis aménagé une petite pièce atelier. Il y a tout ce que j’aime à l’intérieur : mon matériel, ma collection de vinyles, mes platines, des œuvres de différents artistes qui m’inspirent et des livres d’art. C’est une pièce dans laquelle je me sens bien, où je peux passer des heures. Le tout avec un peu de musique, un café, et en avant ! 

Qu’est ce qui t’importe avant tout de retranscrire dans ta peinture et ton dessin ? Quelle est l’intention principale ?

Apporter des sourires. C’est d’ailleurs ce que j’aime dans le fait d’exposer car ce pari est en général rempli ! L’assemblage de couleurs et des petits personnages y contribue beaucoup je pense. Il n’y a pas de message particulier : les gens trouvent eux-mêmes certains messages, se retrouvent dans certaines formes, s’identifient parfois à mes personnages, et y créent leur propre histoire. Il arrive même que des personnes y voient des membres de leur famille ou des connaissances. J’adore entendre toutes ces interprétations, souvent hautes en couleurs, voir les histoires prendre vie dans l’imaginaire du spectateur.

Comment as-tu forgé ton style ? est-il apparu de façon évidente ou as-tu mis plusieurs années à construire ton choix des formes, couleurs, etc … ?

Mon style a émergé naturellement. Au début, il était plus chargé avec beaucoup de petites formes, puis il s’est épuré au fil du temps. Les contours ont notamment disparu pour laisser place aux aplats, il y a également certains personnages qui n’apparaissent plus dans mes peintures. En revanche, les couleurs ont toujours été centrales dans mon travail.

Quelles sont tes influences ?

Ce qui m’inspire le plus, c’est tout simplement la vie de tous les jours ! Dans mes peintures on peut en effet retrouver des éléments de la quotidienneté comme des fruits, des vases, ou encore des machines à café auxquels je viens ajouter de la vie et des couleurs.

Je tire aussi mon inspiration de la musique que j’écoute, des émotions suscitées, et d’artistes issus du street art ou de la musique.

Quel(le)s artistes te font vibrer ?

Il y en a énormément ! Mais pour n’en citer que quelques-uns, je dirais Parra, Steven Harrington, 2shy, So Me, Rime, Fuzi, Tilt, ou encore Georges Condo.

En plus de ton travail personnel tu dessines aussi pour la musique électro, en quoi ton dessin se marie-t-il bien avec l’électro ?

Mon attrait pour le dessin et la peinture est directement lié à la musique électronique. Je suis un grand fan du label Ed Banger. La majeure partie de leurs pochettes est faite par So Me, qui a un style coloré et instinctif. C’est son travail, dans lequel je me suis vite retrouvé, qui m’a amené vers cette passion. L’identité visuelle et la musique sont très liées selon moi. Je trouve que les images permettent de retranscrire les émotions que procure la musique.

Je travaille régulièrement avec un artiste qui fait majoritairement de la house music, Jeff the Fool. J’ai eu la chance de faire une peinture qui sert de cover pour son premier album. Retrouver une de mes peintures en vinyle a été une grande réussite pour moi. Depuis, j’ai fait pas mal de singles ainsi que la pochette de son second album. J’ai hâte qu’elle soit dévoilée et de la voir en format vinyle. 

Quels sont tes prochains projets futurs, immédiats et lointains ?

Je sors tout juste d’une exposition dans la salle de cinéma de l’hôtel Social Hub de Toulouse. Le lieu était magique.

Le 22 avril prochain, j’installe une exposition basée sur de la peinture sur planches de skate dans le bar la Jarretière, à Toulouse.

Ensuite, le 25 avril, l’artiste avec lequel je collabore énormément, Jeff The Fool, vient faire un dj set à Toulouse. Et pour l’occasion je deviens DJ : je vais jouer de la house musique en guise de première partie au Rex. Je lui remettrai aussi la peinture qui lui sert de pochette d’album. Un beau moment en vue !

D’autres événements sont aussi à venir avant l’été. Pour suivre toute l’actualité, ça se passe sur mon Instagram: https://www.instagram.com/zwale_/

Merci à Zwalé d’avoir répondu à nos questions.

Vous pouvez retrouver la boutique de Zwalé sur DOMOUK: https://domouk.com/shop/zwale

et écouter sa playlist :