Quentin Serruys

Explorateur de formes et d’émotions, Quentin façonne un univers graphique où le corps, ses plis et ses disproportions deviennent langage visuel. Entre influences street et goût pour l’illustration narrative, il développe une identité artistique singulière, nourrie par l’instinct autant que par la rencontre.

Bonjour Quentin, peux-tu nous expliquer comment ton style, ou tes styles, se sont-ils forgés ? Les as-tu développés consciemment ou sont-ils venus d’eux-mêmes avec le temps, la pratique ?

J’ai appris à réellement dessiner lors de mes études secondaires, en section illustration à saint Luc Tournai. L’école a aussi une âme particulière, qui a contribué je pense à trouver mon style.

Durant mes études, j’avais beaucoup d’amis graffeurs, je faisais beaucoup de personnages avec eux. Donc l’univers un peu street m’a toujours inspiré.

Ensuite j’ai toujours aimé les formes, les plis, les rondeurs, les défauts, les rapports de taille chez les gens. Ce que les gens essayent de cacher est une source d’inspiration et j’y trouve souvent une certaine beauté.

Ta série de musiciens est très intéressante notamment par la structure de tes personnages que tu créés. Comment procèdes-tu pour les construire ?

Sur la série des musiciens : Je voulais vraiment créer une série sur un même thème, avec des personnages en jouant sur la distorsion et maniant les différentes dimensions spécifiquement autour de l’instrument et des mains.

Pour mes procédés de manière générale je n’ai pas vraiment d’étapes de création. J’ai une vague idée au début sur le sujet et l’environnement que je veux illustrer. Et je fais des recherches mais ça dépend, des fois c’est plus instinctif. Des fois pas du tout.

Quelles sont tes inspirations ?

J’ai quelques artistes qui m’inspirent depuis longtemps comme, Bom k, Aryz, Jean Jullien, Loisel, Jace, Brusk. Mais aussi bien évidemment dans les réalisateurs Jean Pierre jeunet, Tim Burton. Et d’autres que je découvre sur insta comme yol, dawal, iota.io. J’ai rencontré il n’y a pas longtemps un collectif d’artistes lyonnais « casa mamy » avec comme artiste ynot, shab, kesadi, chufy etc… des gens très inspirants ! Autrement je m’inspire beaucoup de mon environnement, des gens.

Si tu pouvais te donner un conseil à toi-même au début de ta carrière, quel serait-il ?

Mon conseil serait de ne pas avoir peur de partager/d’exposer son travail, d’une part pour conclure des projets, des idées et pour rencontrer des gens avoir des retours. Mais aussi à faire vivre ses créations et cela force à travailler aussi. Au début j’avais peur de montrer les travaux non aboutis, javais un manque de confiance en moi.

As-tu un projet caché que tu aimerais pouvoir réaliser dès que tu le pourras ?

Oui j’ai toujours voulu faire une grande fresque murale, dans une ville par exemple. Dans le cadre d’un vrai projet. Pourquoi pas avec quelqu’un.

Cela vient sûrement du fait que je suive beaucoup les street artistes ; j’aime beaucoup le rapport de l’œuvre à la rue. Un jour peut-être…

Si tu avais l’opportunité de travailler avec un autre artiste, vivant ou non, sur un projet commun, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Bom k, comme je disais, il m’inspire beaucoup, il a un très gros niveau et j’aime beaucoup son univers.

Aryz, pour son univers, ses couleurs sa grande technique et ses fresques monumentales.

Jean jullien, pour son grand sens de l’illustration, ses couleurs, ses compositions.

Et comme tout le monde Banksy peut être…hahaha

Comment te vois-tu professionnellement dans 8 ans et 3 mois ?

Pour le moment, je travaille essentiellement dans le graphisme, je fais de l’illustration à côté. Donc j’aimerais beaucoup travailler davantage dans l’illustration le dessin, les tableaux.

Et gagner un peu plus ma vie avec mon travail, faire de nouvelles expos. Pour le moment je vais essayer d’ouvrir mon univers avec mes personnages aux formes peu communes, et de les faire évoluer dans un autre environnement que la musique, et travailler plus en couleur. Dans 8 ans, je travaillerai à plein temps de mes illustrations en partenariat avec plein de collaborations et artistes d’univers variés, haha mais les temps sont durs pour les rêveurs…

Merci Quentin de nous avoir fait partager ton expérience, tes inspirations et la vision ton univers graphique.

Vous pouvez retrouver ses oeuvres sur sa boutique DOMOUK: https://domouk.com/shop/quentin-serruys