Libre comme le crayon sur la feuille…

Entre les marges de ses cahiers d’école et les interstices du quotidien, Pablo a façonné son trait comme on façonne une cabane dans les bois : avec patience, instinct et une irrépressible envie d’habiter son propre monde. Nourri par l’héritage artistique d’une mère prof d’arts appliqués, les fanzines un peu barrés de Fluide Glacial ou Métal Hurlant, les polars sombres et la science-fiction vertigineuse, il dessine comme on respire.
Tu es autodidacte : comment as-tu appris, progressé ?
Oui, je suis autodidacte, j’ai gratté pas mal à l’école, puis au collège et au lycée où j’ai passé mes heures d’allemand et de math à dessiner ou essayer de redessiner des trucs de dessins animés, de manga, de jeux video, ça passait le temps. Mais j’ai grandi dans une famille avec une mère prof d’arts appliqués et un père qui tournait dans l’évènementiel, donc exposé et sensibilisé à l’art très tôt. Les BD de Fluide Glacial, Metal Hurlant, ça à beaucoup influencé mon trait. Et sûrement que les lectures de polar et de SF ont jouées un rôle dans le développement de mon univers aussi. Et le travail que ma mère ramenait à la maison m’a appris à me diversifier dans mes références, avec des trucs plus classiques.
Et en dernier point, l’accès, tardif, à Instagram m’as définitivement motivé à améliorer mon dessin, par ce que beaucoup d’arts à portée de main, à observer, à décortiquer. Et surtout beaucoup beaucoup beaucoup de trucs jamais finis, de petits dessins, de croquis un peu nuls, mais jamais le souhait de prendre des cours ou de suivre des tutos. Je tenais à garder quelque chose de plus personnel.

Peux-tu nous raconter comment le dessin est entré dans ta vie, et notamment pendant le confinement ?
Comme dit plus haut, c’est entré très tôt dans ma vie, Mais c’est réellement quand j’ai commencé à avoir un logement seul que j’ai vraiment découvert que c’était plus qu’un hobby, mais une passion.
Et spécifiquement durant ce confinement où tout était complètement bloqué, avec aucune obligation ou nécessité de travailler, de « mener une vie normal ».
Il y avait plus de temps pour les gens de faire des trucs, ça tombait très bien, et j’ai pu enfin me mettre à dessiner vraiment, d’avoir le temps de réfléchir et donc de faire des choses plus précises, plus importantes.
La clef c’était le TEMPS de cerveaux disponible.
As-tu un rituel quand tu dessines ?
Oui bien sur, les rituels ont pris une place importante.
Le rapport avec la question précédente c’est que j’ai besoin d’un environnement que je maîtrise, que j’ai agencé, mon bordel en somme, que je travaille presque autant que les dessins, que je change de temps en temps, qui évolue au gré de mes envies.
Vu que j’y passe du temps c’est important, et justement selon les saisons les habitudes changent, l’été c’est plus le matin avec en fond France Culture ou un docu sur l’ordi, de l’actu, quelque chose qui me permet de sortir un peu de ma feuille.
Je préfère plus l’hiver, la nuit, avec de la musique, n’importe laquelle, mais dans un casque, pour améliorer l’isolement. Mais toujours avec des clopes et du café, froid, ça c’est important.

Peux-tu nous partager 1 livre, 1 album, 1 film ?
Alors un livre, sans hésitation « La Horde Du Contrevent« , de Damasio, ça m’as marqué tellement fort au niveau de l’univers et de ce que ça raconte, une fin mémorable, les grosses larmes. Et un Univers réellement Unique et innovant.
Un Album, Récent ce serait « Choke Enough » d’ OKLOU parce que ça raconte une génération, Un moins Récent, « Tapis Rouge » de SVINKELS, parce que c’est des salles gosses.
Pour le Film, Le premier opus du Seigneur des Anneaux, La communauté de l’anneau. Légendaire, rien d’autre à dire.
Si tu pouvais faire du dessin ton activité principale, à quoi ressemblerait une journée idéale dans ta vie d’artiste ?
Une journée idéale, c’est du soleil dans le jardin, un chat un peu marrant, du café, et un réveil avec les infos en regardant un peu le taf d’hier, deux-trois ablutions et autres mails, puis une grosse session de dessin, jusqu’à une balade, obligée, à pied, et un bout de sociabilisation, de voir des gens, si besoin un moment vie, et retours à la maison / atelier (mon rêve) avant d’aller voir un bout de concert, un film, une expo, un apéro, et un retour cosy-dessin-chat-docu… ça ce serait vraiment une belle journée, mais au soleil.

Et pour finir : un rêve artistique un peu fou que tu aimerais réaliser un jour (pas forcément uniquement que du dessin) ?
Un truc incroyable, pour du dessin ce serait vraiment une expo un peu bien établie où je pourrai rencontrer des pointures de la BD. Et sinon, ce serait évidemment la musique, d’apprendre et réussir à créer du son et à faire danser des gens. ça ce serait un bel accomplissement !
Merci à Pablo pour avoir répondu à ces questions. Vous pouvez retrouver quelques unes de ses œuvres à la vente sur sa boutique DOMOUK: https://domouk.com/shop/lowerpab
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