Interview Ant Éditions
Anthony , le créateur et éditeur de Ant Éditions a bien voulu répondre à nos questions.
Et vous pouvez même commander quelques unes des bandes dessinées, ici -> Ant Éditions avec Domouk
Peux-tu présenter ta maison d’édition ?
Ma structure éditoriale est une maison d’édition indépendante, une TPE où je travaille pour le moment seul. Elle est située à proximité de Valence, dans la Drôme. Elle édite exclusivement de la bande dessinée.
Comment sont nées Ant Éditions ? Quel a été le point de départ ?
J’ai toujours eu un pied dans la BD (scénariste et presse BD) et je voyais les dérives de ce secteur : autrices/auteurs précaires, BD finissant au pilon à cause de la surproduction, projets non défendus dans la durée… J’ai eu envie de proposer autre chose en ayant un système plus juste et en défendant mes albums dans la durée et sans mise au pilon.
Comment choisis-tu les auteurs que tu édites ?
Simplement en échangeant avec eux autour de leur projet. Si le projet est validé de mon côté, dans un premier temps, je me pose la question de la faisabilité : est-ce que je peux le défendre dans la durée ?
En quoi consiste ton travail d’éditeur ?
En étant seul dans la structure, il faut être multi-tâches : le travail consiste bien évidemment à tout ce travail éditorial mais, ensuite, la prospection de libraires, la communication autour des albums, la recherche de salons… et bien sûr, toutes les joies administratives d’une entreprise : compta, déclarations diverses, etc.
Quel livre aimerais-tu éditer que tu n’as pas édité ?
Joker !
Réellement, comme je sais que je suis aussi limité par les ressources financières de la structure, j’ai plusieurs projets dormant dans des tiroirs qui n’ont pas encore été édités. Et j’espère bien pouvoir les sortir un jour !
Quelles sont les spécificités de la ligne éditoriale d’Ant Editions par rapport aux autres maisons d’édition de bande dessinée en France, et comment cette vision se traduit-elle dans le choix des projets à éditer ?
Je ne vais pas jouer sur la ligne éditoriale mais plutôt sur les valeurs défendues. J’ai en effet fait le choix de ne pas mettre de livres au pilon (destruction de livres invendus) et de défendre les titres dans la durée. Je n’aime pas le côté éphémère du monde du livre où il faut surproduire de la nouveauté… Éditons moins mais éditons mieux !
Face à la surproduction et aux difficultés du marché de la bande dessinée, quelles stratégies mets-tu en place pour assurer la visibilité et la pérennité des albums que tu édites, tout en préservant leur qualité et leur originalité ?
Je fonctionne avec des préventes, ce qui me permet d’ajuster mon premier tirage.
Ensuite, pas de recette miracle : j’essaye de défendre les albums continuellement et je tente de convaincre de nouveaux libraires.
Et, bien évidemment, je bosse avec de chouettes autrices et auteurs qui font d’excellents albums !